Mgr Rey : la dérive

Le Var Matin publie le 24 février un article choquant annonçant la double procédure en cours d’excommunication et de réduction à l’état laïc du Père de Roucy. Le journaliste précise à deux reprises que l’information vient de l’évêché de Toulon, qui comme à son habitude, parle à la presse d’abord, avant d’informer les intéressés, et alors que la procédure n’est même pas terminée !

 

L’article de Var Matin est choquant à plus d’un titre. Il révèle l’engrenage infernal de violence dans lequel Mgr Rey s’est laissé prendre. 

Le Père de Roucy risque donc l’excommunication, car il n’a pas d’argent. C’est donc aujourd’hui un délit dans l’Eglise du Pape François, d’être insolvable ! Pas de problème si vous défroquez comme l’abbé Gréa, pas de souci si vous vivez un double vie comme tant de prêtres, par contre si vous n’avez pas d’argent, c’est le bûcher !



Vous avez bien entendu ! Lorsqu’un prêtre comme le père de Roucy, qui a travaillé depuis l’âge de dix-huit ans jusqu’à cinquante-huit ans sans recevoir le moindre salaire, la moindre aide matérielle de l’Eglise officielle, est condamné à payer une somme de quatre vingt mille euros, il est excommunié parce qu’il n’a pas cet argent. Le délit de pauvreté existe !!!!



Inutile de souligner que la somme de l’amende est complètement délirante. Les faits d’attouchement niés avant, pendant et après le procès par l’accusé sont trop « légers » pour permettre une condamnation. Pour s’en sortir, on inflige une peine pécuniaire de 80 000 Euros. Cela a deux avantages, c’est impossible pour l’accusé de la payer à moins de commettre un vol, donc on peut enfin le mettre au bûcher, pour délit de pauvreté. Si par hasard « une bonne âme » payait à sa place, cela constituerait l’aveu de culpabilité qu’il a toujours refusé de donner.



Il y a un véritable engrenage de violence et un acharnement hystérique contre l’abbé de Roucy car le jugement de première instance est complètement bancal. D’un côté en le condamnant à « trois ans sans confesser les membres de Points-Cœur » on reconnait son innocence et le vide des accusations. D’un autre côté, on veut satisfaire la foule et ceux qui ont demandé le procès par une peine impossible à remplir et des plus « juteuses »…

Le père de Roucy n’a jamais été inquiété par la justice civile, cela aurait bien sûr été le cas s’il y avait eu un abus sexuel. Il est maintenant détruit par la presse et par la hiérarchie, mais clame toujours son innocence. Cela est insupportable à entendre pour tous ceux qui ont organisé sa condamnation, ils deviennent donc féroces pour pouvoir dire un jour : « vous voyez bien qu’on avait eu raison de l’attaquer ». Pour arrêter l’engrenage, il faudrait reconnaître que la peine et le traitement infligé sont pour le moins complètement disproportionnés et inhumains. Mais quand la hiérarchie aura-t-elle le courage, l’humilité et l’honnêteté de reconnaitre cela ?



Mgr Rey comme évêque aurait pu faire recours, défendre le père de Roucy et rétablir la justice par rapport aux lynchages médiatiques, mais comme les autres, il préfère accentuer la violence : il faut que le père de Roucy paie avec l’argent de n’importe qui pour qu’il avoue sa faute. Cela soulagerait tout le monde : les idéologues qui ont lancé le procès pour éliminer un fondateur, les inquisiteurs qui ont instruit à charge, décrédibilisé et étouffé les témoins de la défense, les personnes qui avaient besoin d’un bouc émissaire pour leur vocation avortée et qui ont menti en vidant tout leur mal-être, les membres de l’Officialité qui ont trahi le secret de fonction et le secret pontifical, les journalistes qui ont fait leur beurre en coupant les têtes, bref, tous ceux qui d’une manière ou d’une autre ont participé au lynchage et ne supportent pas qu’il n’y ait pas d’aveux. 



A l’image de Mgr Le Vert qui n’a cessé de vociférer que Points-Coeur obtiendrait son label « de maturité ecclésiale » lorsque ses membres passeraient un à un salir leur fondateur dans la presse, l’Eglise d’aujourd’hui, comme du temps de l’inquisition, exige des aveux pour arrêter de frapper. La torture morale par harcèlement psychologique, ostracisme et campagnes de presse a remplacé les bonnes vieilles méthodes, mais le résultat est le même. Mgr Rey exige coûte que coûte des aveux, car sans aveux, les violences inouïes exercées jusqu’à aujourd’hui apparaissent dans toute leur cruauté et leur injustice.

Nous le constatons, les bourreaux sont entraînés dans un cercle vicieux de violence sans mesure, il est légitime de se demander si cela, va cesser un jour ?