J’avais pensé que l’Eglise était toujours le suprême refuge, assez solide pour résister aux infamies extérieures, aux jalousies intérieures, j’avais pensé qu’en dernier ressort, nous n’y trouvions, dans les temps difficiles, et au-delà des différents, que fraternité bienveillance, humanité et compassion.
Bien sûr et heureusement j’ai pu le constater et cela très souvent, et même de façon tout à fait édifiante.
Mais j’ai vu aussi que ce n’était malheureusement pas toujours le cas, et que se déchainaient parfois en son sein des passions, des règlement de comptes inouïs.
Je veux évoquer ici, ce que j’appellerai l’affaire du Père de Roucy.
Tout d’abord et c’est toute la difficulté, éviter les amalgames et ces raccourcis qui eux-mêmes effacent la vérité.
Je me suis réjoui et me réjouis encore que l’Eglise avec le Pape Jean Paul II, puis Benoît XVI, aient pris toutes les dispositions pour que les affaires de pédophilies soient condamnées avec la plus grande force, la plus grande transparence (bien plus encore que dans d’autres institutions publiques), et que la justice civile soit saisie sans détour à chaque fois.
Je m’en réjouis sans limite. Bien sûr dans la mesure où l’instruction des procès soit faite « à charge et à décharge ». Or en droit civil comme en droit ecclésial, le doute DOIT profiter à l’accusé.
D’abord, je constate tout de même que dans la tempête qui nous concerne, qu’un peu trop facilement, peut-être volontairement, on a entretenu la confusion, entrainant les esprits à confondre les pires coupables et les innocents, l’ivraie et le bon grain.
Dans l’affaire du Père de Roucy, la condamnation fait état « d’abus sexuel ».
Ces mots terribles méritent tout de même quelques éclaircissements.
Dans la plupart des cas « l’abus sexuel » concerne des abus sur mineurs et désigne donc la pédophilie, et entraine donc, pour nous, une première confusion malheureuse.
Ici, il ne s’agit en aucun cas de pédophilie. Ici sont concernés deux adultes, le Père de Roucy et son accusateur.
Ensuite, cet abus supposé mais condamné en Eglise, n’a aucun témoin.
C’est donc la parole de l’un contre la parole de l’autre.
Et le Père de Roucy a toujours nié avec la plus grande fermeté ces assertions envers lui.
Par ailleurs « l’abus sexuel » est aussi par définition « tout contact, interaction, visuelle, ou psychologique… ».
Donc on perçoit l’écart qu’il peut y avoir entre la chose annoncée, la réalité des faits (non prouvés) et l’idée que l’on s’en fait, par confusion, au final.
Je dois rappeler aussi que la condamnation qui a été prononcée, ne l’a été que sur plan canonique, mais absolument pas sur le plan de la justice civile, pourquoi ?
Parce qu’aucun délit n’a pu être prouvé.
On peut à juste titre évoquer aussi quelques précisions éclairantes.
Celui qui accuse est adulte, parfaitement responsable, je le répète, au moment des faits incriminés.
L’homme est en pleine possession de ses moyens, il a déjà été ordonné prêtre, donc il a eu le temps d’acquérir un vrai discernement.
Il a un autre confesseur que le Père de Roucy, ce qui élargit son cercle d’influence, quoiqu’il ait voulu faire admettre le contraire.
Il a aussi une double vie dissimulée, avec une vie maritale avant mariage.
Ce fait, qui est son affaire, ne « prêche » pas pour autant pour sa prétendue naïveté.
On remarque aussi que ses déclarations ont évolué et même changé, au cours du procès sans que cela ne gène personne, évidemment crescendo au détriment du Père de Roucy.
Une question reste en suspens pourquoi, « la victime », n’a pas simplement, elle-même, porté plainte, pour que la justice civile soit simplement saisie, en passant par une autre voie que la voie ecclésiale.
Enfin, la course à l’argent, par recherche d’indemnités excessives y compris de façon élargie auprès de la congrégation des serviteurs de Jésus et Marie, non concernée, n’est pas de nature à tempérer les suspicions.
Ne pas tenir compte de ces éléments de contexte constitue un manquement à la recherche de la vérité.
La condamnation du Père de Roucy, bien légère presque ridicule, à « ne pas confesser pendant trois ans les membres de Points-Cœur », laisse pour le moins perplexe.
D’une façon générale, l’importance de la sanction éclaire bien évidemment l’importance de la faute.
Cette sanction tente donc à démontrer clairement le manque réel de fautes graves dans cette affaire.
Mais la décision de ne pas faire appel de la part du père de Roucy, compte tenu d’ailleurs de la faiblesse de la sanction, a malheureusement acté, à tort, une faute supposée, et permis de prolonger à partir de là, et sans répit les nouvelles attaques fussent-elles iniques.
Mais pour bien comprendre il nous faut revenir en arrière.
Les faits dénoncés datent de 1994, l’affaire est jugée en juillet 2005.
En réalité les faits sont prescrits par la loi en cas de délit, au bout de 3 ans (au sens laïc) sauf en cas de pédophilie considéré comme crime, alors les faits sont prescrits au bout de 20 ans.
Ce n’est pas un cas de pédophilie mais un cas d’abus sexuel, mais on outrepasse ce fait, et l’affaire est tout de même jugée alors que les faits sont prescrits…
On assiste donc là, à un débordement de la loi inadmissible qui sert abusivement les accusateurs.
Donc non seulement le Père de Roucy est condamné sans preuve, mais il l’est au-delà de la prescription des faits.
Il faut préciser maintenant, que le Père de Roucy est attaqué aussi pour « absolution de complice », dans le cadre du VIème commandement, c’est à dire de péché d’ordre sexuel.
Autrement dit, l’accusateur, accuse le Père de Roucy, de l’avoir confessé et absout.
Ceci a été nié très fermement par le Père de Roucy.
Et encore une fois c’est parole contre parole, et protégé par le secret de la confession que le père de Roucy ne peut en aucun cas dévoiler.
Mais c’est d’autant plus douteux, que l’accusateur (je l’ai précisé plus haut) avait un autre confesseur qui s’est lui même fait connaître librement.
Peu importe c’est une deuxième fois que la parole de l’accusateur, l’emporte auprès des juges, sur celle du Père de Roucy, sans preuve aucune.
En résumé, la prescription des faits est bafouée, puis chaque fois qu’il y a parole contre parole et par deux fois, c’est à l’accusateur que l’on donne raison, sans preuve.
On peut noter que cette accusation « d’absolution de complice », non fondée, mais mise en scène au bon moment, a servi à l’accusation pour entrer en procès canonique.
On assiste ainsi à une machination.
Cette affaire, est donc entachée d’anomalies.
Tous ces tours de passe-passe disqualifient l’équilibre de ce procès qui est devenu sans conteste à charge.
Il me faut ajouter un autre abus de fait.
Normalement, une peine pénale est assortie d’une durée, et au-delà, la faute est considérée comme réparée.
Mais dans le cas qui nous concerne, la faute supposée, datant de 1994, et sanctionnée en juillet 2011, a été prononcée pour trois ans soit jusqu’en juillet 2014, donc maintenant dépassée depuis presque deux ans.
Rien n’y fait, cette condamnation revient sans cesse sur le devant de la scène.
Je cite Monseigneur Rey dans sa lettre du 3 février 2016 :
« Cette mesure » « n’est pas liée à la condamnation de l’intéressé en 2011 »…
Même si la chose est présentée en négatif, on peut constater que tout est bon pour rappeler le passé que l’on évoque depuis donc maintenant « vingt deux ans »…Pour une faute non prouvée c’est un record, et difficile de croire que celui qui en est la cible, par harcèlement, n’en soit pas profondément affecté voire détruit.
A partir de cette condamnation toujours, de nouvelles enquêtes sont menées.
Là on se doit de constater une série d’anomalies criantes et invraisemblables à nos yeux.
Le rapport Le Bot est un modèle de partialité, c’est un dossier à charge et unilatéral.
Les accusateurs parlent sous couvert de l’anonymat, donc le droit le plus élémentaire de se défendre est tout simplement éliminé.
Le rapport Le Bot se fonde sur des emails et des enregistrements de discussions partiellement rapportés et de plus volés.
C’est un dysfonctionnement procédural grave au civil mais plus encore en Eglise.
Sur la base de ces enregistrements oraux qui ne sont même pas des enseignements préparés, la formation de Points-Cœur est discréditée, donc son fondateur.
Le style oral qui peut toujours comporter des imprécisions, ne peut être considéré comme doctrinal, d’autant que ces propos n’ont jamais été utilisés, ni diffusés, à part par ses détracteurs.
Plusieurs documents de première importance, à décharge, ont simplement été mis au panier, comme par exemple la réponse du Père de Roucy sur la paternité ou le décret de la maison du Chili par le cardinal Errazuriz.
La disparition de ces documents est non seulement très choquante, mais me semble révélatrice de manœuvres inavouables.
De plus certains membres de Points-Cœur ont été interrogés « pour la forme « sans droit de réponse, sans dialogue sur les points litigieux.
Comment ne pas se poser la question sur la façon dont l’abbé Le Bot s’est forgé son opinion en rencontrant les groupes de pressions que nous connaissons bien ?
Faut-il évoquer le rapport (secret) psychologique sur le Père de Roucy dont l’auteur n’a jamais rencontré le Père…
Un rapport exclusivement à charge, qui se permet aussi de jauger par élargissement, des proches et parents, jamais rencontrés eux non plus.
Un contre expertise, faite par un spécialiste, qui lui a rencontré le Père, et dont les conclusions sont radicalement opposées est tenu sous silence.
Difficile de rester sans réagir devant de telles et de si nombreuses anomalies.
Il ne suffit pas non plus de répéter sans cesse des slogans tel que « dérive, for externe, secte, emprise, immaturité etc..» pour faire une vérité.
Ceux qui connaissent bien Points-Cœur, savent depuis bien longtemps le très bon niveau moyen de ses membres.
Considérer les membres de Points-Cœur comme des personnes incapables, de jugement, d’objectivité, de discernement, de recul, procède d’un procès d’intention et d’une manœuvre.
Le manque de formation évoqué pour les membre de Points-Cœur, évidemment toujours possible, fait tout de même sourire.
Mais rien n’arrête ces façons de faire.
Récemment donc Monseigneur Rey condamne « a divinis » le Père de Roucy pour désobéissance.
Je note qu’il le fait durement car si les constats sont faits, il n’a pas été suffisant tenu compte de la situation du Père de Roucy, surtout quant à sa santé.
Certaines demandes étaient pour le moins abusives.
Par exemple, Le Père de Roucy n’a pas dit qu’il refusait de retourner dans le diocèse de Toulon comme on lui reproche, mais d’aller dans la maison qu’on lui propose et immédiatement.
J’affirme et j’ai des photos, faites lors de ma visite, (je suis descendu spécialement de l’Isère à Toulon, pour la voir), que la maison n’était pas habitable en l’état.
Ce refus n’est donc pas recevable comme une désobéissance.
Obéir n’est pas se soumettre à n’importe quel exercice, surtout comme je le dis plus loin, quand on est malade.
Je note ensuite que cette condamnation est communiquée à l’AFP, avant même que le Père de Roucy ne puisse exercer le recours auquel il a droit.
Mettre en pâture, dans la presse, une telle condamnation avant l’heure, est évidemment un acte qui ne transpire pas la bienveillance et rendre la chose irréversible qui cloue la parole de la défense.
Enfin le texte révèle un détail qui ne peut-être involontaire, tant ces textes sont soigneusement étudiés.
Le Père de Roucy, n’est plus appelé Père, mais simplement « Thierry de Roucy ».
Dès lors, le Père a donc perdu au passage sa paternité ? Cette humiliation publique est pour le moins révélatrice, d’autant qu’il conserve son droit de célébrer la messe et n’est pas réduit à l’état laïc.
Mais ce n’est pas tout.
Le Père de Roucy (pardonnez moi je l’appel encore Père) est en réalité très malade.
Cet été 7 crises cardiaques, dont une très grave.
Elles font suite à de nombreux problèmes cardiaques qui l’ont incité à retourner un temps aux Etats Unis où il était régulièrement soigné, pour retrouver le professeur qui s’occupait spécialement de lui à New York.
Cet acte à été considéré comme une désobéissance, mais au-delà d’un minimum de considération humaine, le droit de se soigner, là où l’historique médical et où les professeurs connaissaient spécialement l’état du Père, l’emporte il me semble sur un oukase bien excessif.
Sa maladie, incontestablement grave, n’inspire aucune compassion à ses détracteurs qui lui dictent l’endroit où il doit aller se soigner, en ignorant même l’avis des professeurs qui le suivent et le conseillent.
Il est même traqué.
Cet été encore, descente sur Paris, par le vicaire général, chez sa mère de plus de quatre-vingt ans (effarée et psychologiquement secouée), pour lui demander sans ménagement où était son fils ?
Pour le moins ce genre d’actions, fait penser à une autre époque.
Depuis cet été le père de Roucy a déménagé 4 fois et cherche à nouveau un logement décent. Il est devenu au sens littéral du terme un SDF.
Inutile de vous dire ce que ce régime qu’on lui fait endurer, menace vitalement sa santé.
Personnellement, et sans en appeler à la compassion qui est ici malheureusement, complètement absente, j’alerte solennellement ses responsables qu’un accident lié à une pression insoutenable ne peut être exclu.
Personne alors ne pourra je crois s’exonérer de ses responsabilités.
Le Père de Roucy, passe pour un insoumis, mais je me permets de dire qu’on l’a incité à l’être.
En premier une accusation, sans preuve et niée qui finalement aboutit à sa condamnation.
Déclenchant naturellement, une cabale contre lui.
D’incessantes et répétitives accusations, de propos malveillants, de sous-entendus ambigües, de soupçons, de fausses déclarations à son endroit, y compris bien sûr dans la presse.
De quoi déstabiliser et détruire n’importe qui, d’autant que cela est sans fondement grave.
Auquel s’ajoutent des demandes excessives : interdit de voir ses amis, interdit de voir ses médecins habituels alors qu’il est très sérieusement malade depuis plusieurs années, obligation, dans les meilleurs délais, de rejoindre une maison délabrée, pressions de tout genre pour ceci ou cela etc..
En réalité une forme de harcèlement épuisant.
Est-ce cela la désobéissance ? On ne peut le croire ni l’accepter en l’état.
Ces façons de faire à son endroit, par des membres même de l’Eglise, ne sont pas recevables, alors même que le Pape François a déclaré l’année 2016, année de la Miséricorde ?
Comment aujourd’hui ne pas s’inquiéter des suites de cette affaire.
Quid de l’avenir de Points-Cœur, dont le Père de Roucy est le fondateur, et qui commence à subir, sur un schéma identique, le même genre de pressions.
Les responsables, ou les membres l’un après l’autre, entrent dans le collimateur d’une hiérarchie autoritaire qui écoute peu.
« Il faut reprendre Points-Cœur en main »dit-on, alors que l’Oeuvre a prouvé depuis longtemps sa fécondité évangélique et donc la justesse de sa ligne.
Je pose la question solennellement, pourquoi cette reprise en main autoritaire dans quel but, une récupération au profit de qui ?
Quel avenir pour Points-Cœur ?
Des pressions inouïes se font jour n’épargnant personne, avec une agressivité marquée. Des menaces sont aussi proférées.
Mais la loi du silence qui s’est abattue sur la communauté n’a pas suffit pour que tous se taisent.
En quelques semaines des dizaines de personnes nous ont fait part de ces pressions et de la peur qui s’installe avec elles.
Aujourd’hui nous voudrions que cela cesse, que la machine infernale s’arrête.
Une affaire Points-Cœur ne peut succéder à une affaire Père de Roucy.
Nous pensons que le Pape François ne pourrait comprendre que l’on mette en danger sans motif réel, une Œuvre aussi proche des pauvres, et autant défendue par des évêques de très nombreux pays, témoins sur le terrain du travail des Amis des Enfants.
Il paraît indispensable de trouver une issue à cette affaire.
Indispensable de faire front aux pressions dont nos évêques font aussi l’objet, ce qui ne facilite pas leurs tâches, et qui donne raison à ceux qui sont satisfaits de voir la justice se faire au travers les médias.
Le procès du père de Roucy, peut être révisé, les évêques en ont le pouvoir et Monseigneur Rey en particulier.
Pourquoi ne le fait-on pas, a-t-on peur de la vérité et d’une issue favorable au Père de Roucy ?
Cette révision mettrait fin aux débats, fin aux doutes sérieux qu’il y a sur la gravité intrinsèque de la faute.
Il est urgent aussi de sauver Points Cœur, invité maintenant, malgré elle, dans cette tempête.
C’est la miséricorde, que nous attendons, au-delà « des certitudes » de chacun.
C’est l’appel que nous lançons.
Thierry Palluat de Besset