Réponse à Mgr Rey par Stéphane Bruchez

Monseigneur Rey,

Votre lettre du 3 février 2016 concernant Monsieur l’Abbé Thierry de Roucy nous a profondément choqués.

En cette année de la Miséricorde, vous vous permettez de jeter l’opprobre sur un prêtre qui a toujours montré envers l’Eglise un dévouement sans limite et administré les sacrements sans relâche et maintenant vous usez de votre position pour le confiner à l’isolement et l’obligez à dire la messe seul.

Le père Thierry a fondé cette œuvre Point-Cœur qui nous dépasse car elle touche nombre de jeunes qui tournent leur cœur vers Dieu pour servir les plus pauvres et les exclus. Voilà maintenant que l’exclu, c’est le père fondateur lui-même, exclu par vos soins.

Je ne vous cache pas ma grande déception, vous prêtre de l’Emmanuel, vous feriez mieux de sanctionner les prêtres qui pratiquent l’absolution collective, qui travaillent comme des fonctionnaires, qui proclament haut et fort leur désaccord avec la hiérarchie de l’Eglise et avec sa morale (avortement, euthanasie, mariage homosexuel).

Ceux-là ne sont absolument pas importunés, vous les ménagez. Après tout, ce sont les fidèles qui subissent leurs fantaisies.

Depuis déjà des mois vous l’avez écarté, privé des ressources les plus nécessaires, isolé en l’interdisant d’entrer en relation avec ses frères et sœurs de communauté.  A sa place, au lieu du silence, j’aurais pris un avocat civil et j’aurais saisi la cours de la défense des droits de l’homme.

Comment vivriez-vous cette situation si vous aviez été traité de la sorte ?

Admettons que vous ayez été injuste envers lui (ce que personnellement j’envisage), le bons sens voudrait qu’il ne vous obéisse pas sur certains points.

L’obéissance envers son évêque n’est pas une obéissance aveugle et sans discernement, obéissance qui aliène les droits fondamentaux de la personne humaine, à savoir la santé,  le respect de la liberté, le droit à la socialisation, etc

Cette sorte d’obéissance qui donnerait à l’évêque un droit absolu sur ses prêtres, prétextant le vœu d’obéissance, n’est pas une obéissance selon l’Evangile.

Vous vous octroyez alors un droit divin, celui d’être parfait et d’exiger de vos prêtres une obéissance absolue, une pseudo-perfection.

Cette conception de l’obéissance mal comprise envers sa hiérarchie est révolue. C’est le dialogue, le respect de l’autre, de sa sensibilité, de sa liberté et c’est la bienveillance et la miséricorde qui prévalent aujourd’hui.

Dans ces conditions, je vais prier pour vous, que Dieu ait plus de miséricorde envers vous que vous en avez eu pour le père Thierry de Roucy, en cette année de la Miséricorde.

Que Dieu ait pitié de vous !

 

Stéphane Bruchez

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